En avant pour la dernière ligne droite ! (Alicia)

Eh oui ! C'est en pleine forme, suivie de près par de nombreux médecins, et couvée par une famille et des amis exceptionnels et surtout un mari formidable, que j'arrive lentement à la fin de ma grossesse.

C'est vrai, le terme officiel est le 6 janvier. Mais étant données les circonstances, et comme Greg l'a déjà signalé plusieurs fois, notre petit trésor va naître par césarienne une bonne semaine plus tôt. C'est mieux pour lui, pour éviter qu'un accouchement naturel n'agrave la lésion dans son dos... bien que les dégâts soient déjà irrémédiablement installés depuis le début...

Pour ce qui est des séquelles, on en reparlera après sa naissance, quand tous les examens auront pu être faits sérieusement, et que les certitudes auront remplacé les *Il se pourrait que...* *Il y a des risques pour...* *N'espérez pas qu'il...* et autres terrifiants *Non, il ne pourra pas...*

Pour le moment, la seule chose à laquelle je veux penser, c'est apporter à mon petit toute la force, la détermination, et l'amour, dont il aura bien besoin pour surmonter les obstacles qui s'élèveront devant lui dès sa naissance.

Pour ça j'aurai tout le temps possible, puisque j'ai cessé de travailler hier soir, à 17h30.

Eh oui. Dorénavant je dépendrai totalement de mon mari en ce qui concerne mon portemonnaie. Après 8 ans d'indépendance financière, ça ne sera pas évident de s'habituer à réfléchir autrement et discuter pour tous les investissements conséquents...

Mais je ne regrette rien. Même si les choses avaient été différentes, j'aurais consacré les premières années à mon fils. Grégoire est comme moi, on estime tous les deux qu'il n'y a rien de plus important pour un enfant que d'avoir sa maman auprès de lui. En plus, dans les circonstances présentes, et avec tout ce qu'on nous promet comme vie quotidienne, je ne vois pas comment je pourrais recommencer de travailler après mon congé maternité !

Alors c'est ainsi que, comme M.Jules mercredi, on a débouché champagne et jus d'orange après la fermeture et on a trinqué à mon avenir. Toutes mes collègues, et même le patron, étaient là, qui y sont allés de leurs encouragements et de leur conseils de parents avant de m'offrir une veilleuse-boîte à musique et un coussin d'allaitement.

Puisque mon mari (c'est fou ce que j'aime parler de lui comme ça ! <3) travaillait, on a fini la petite fête chez nous, autour d'une pizza, avant que je déballe tout ce qu'on a déjà trouvé pour installer le petit nid de notre ange.

Et quand mes anciennes collègues sont parties, je suis allée m'asseoir dans le rocking chair offert par ma grand-maman, et j'ai regardé tous ces petits habits, les parures de lit, la table à langer transformable en bureau... et je me suis endormie en rêvant au moment merveilleux où je prendrai pour la première fois mon fils dans mes bras.