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Bienvenue à la Croix-Bleue !

Sur le petit écran, nous étions des héros sans peur et sans reproches, des aventuriers dotés d'aptitudes extraordinaires... C'était cela l'important pour le public, la raison pour laquelle il nous admirait. Mais hors des projecteurs, nous étions simplement des hommes... avec nos fêlures, notre besoin d'une une vie *normale*, notre envie de fonder une famille. Tout -et plus encore- ce que nous a apporté la *Croix-Bleue*, et qu'on aimerait partager avec vous.

Famille Davy : William *Bill* Crockett : 25 XI 1808 / 1985

Publié le 1 Octobre 2009 par Bill in famille Davy

Qu'est-ce que c'est que ça ? Vous avez dit que je devais faire quoi ? Me présenter ? Ben voyons, j'ai que ça à faire !
Vous savez bien que ce genre de chose et moi, ça fait plus que 4 !

Enfin bon, puisque tout le monde y a passé... mais franchement, ça me chipote, comme dirait la tante de Grégoire !


Voilà. Le n°2 de la famille : William Finley Crockett. J'avais quoi ? 13 ou 14 ans.

Alors... qu'est-ce qui peut bien intéresser ceux qui vont passer par là ? En quoi la vie d'un jeune homme du début du XIXe siècle peut-elle être intéressante ?

C'est étrange, John est mon frère, mais c'est l'exact contraire de moi. Lui, il est brillant, toujours le premier de classe. Jarod... enfin Maître Barclay, dit que c'est un excellent avocat, et qu'il pourra faire une grande carrière de politicien, puisqu'il a ça dans le sang.     

Par contre, moi j'ai hérité de mon père, le "Grand Eclaireur Blanc"
de sa soif de liberté, de son esprit libre et aventurier... Bien malgré moi, je dois l'avouer.

Parce que longtemps, j'ai détesté mon père. Toute ma petite enfance, j'ai entendu ma mère pleurer le soir, quand elle croyait qu'on dormait, et je savais que c'était parce que papa était parti à la guerre, ou à la chasse, ou je ne sais où avec l'équipe. Et surtout, je voyais comme elle était heureuse, quand il arrivait. Elle lâchait tout, même si c'était le panier d'oeufs, pour se précipiter dans ses bras. Elle était si belle, quand papa était là. Elle avait des étoiles dans les yeux, quand elle le regardait, et elle avait les joues toutes roses quand il lui faisait des sourires.

J'étais totalement du coté de Maman. Et j'en ai voulu à mon père de ne pas être là quand elle est partie... C'était trop injuste, il avait pourtant promis qu'il resterait jusqu'à l'automne... Mais il a fallu qu'il relève les traces d'un ours, ou je sais plus quelle bête qu'on voit pas souvent dans la région...

Je lui en ai voulu à mort. A tel point que j'ai fait comme lui.

Je suis parti sans rien dire à personne un peu avant mes 15 ans. J'ai vagabondé, vécu bien des aventures, connu des joies et beaucoup de peines, pour me retrouver à 20 ans chez mon cousin David (le fils du frère préféré de mon père, qui s'appelle comme par hasard aussi William).

Là-bas en Indiana, j'ai pris du plomb dans la tête. David m'a remis sur les rails, il m'a déchargé de tout ce qui me pesait depuis trop longtemps. Avec une générosité que je ne croyais pas possible chez un homme, il m'a redonné goût à la vie, et il m'a fait comprendre à quel point j'étais pareil à mon père. Il m'a poussé à rentrer à la maison, et surtout il m'a donné le courage de m'expliquer avec "le grand Davy"...

Le retour n'a pas été évident. Je m'attendais à tout. Mais cela s'est très bien passé. Papa et Elisabeth, sans compter les petits, m'ont accueilli comme le fils prodigue. Ils ne m'ont pas demandé ce que j'avais fait, ce qui m'était passé par la tête pour fuguer comme ça. Ils se sont contentés de mes explications, en rendant grâce au Ciel de m'avoir préservé durant toutes ces années...

Une fois l'euphorie des retrouvailles calmée, Papa et moi sommes nous sommes allés dans la forêt, et nous avons eu une franche discussion. Il m'a dit combien il avait compris les raisons de mon départ, les remors qu'il avait eus, les efforts qu'il avait faits pour essayer de faire que je sois le seul à partir... Et il a dit aussi combien, hors des soucis que je lui causais, il enviait ma liberté, ce bonheur de pouvoir prendre sa couverture et son fusils, et de s'en aller comme ça à l'aventure...

Jamais on n'avait parlé aussi franchement... C'était un grand moment, un des plus beaux de ma vie. Et depuis, j'ai compris mon père. Pas au point de lui pardonner la mort de Maman, (cela prendra encore beaucoup de temps si j'y arrive un jour), mais j'ai un peu moins la haine quand j'y pense.

Et maintenant je partage mon temps entre mon boulot de roulier, qui me permet de profiter à fond de cette nature merveilleuse, et ma famille.

Parce que je suis marié !

Depuis le 18 mars 1830. Avec une femme exceptionnelle, ma belle Clorinda. Ma chère épouse qui est sur le point de me donner notre premier enfant. La maternité lui va si bien, j'aimerais la voir tout le temps avec son gros ventre, et ce bonheur qui émane d'elle, même si elle est fatiguée...

J'essaie de ne pas faire les même erreurs que mon père, mais certaines fois, ce n'est pas facile de tourner le dos aux nuits à la belle étoile... Il n'y a que le sourire de ma tendre Clorinda qui peut briser le charme, et me ramener à la maison...

Enfin voilà... Pour le moment, on est en pleine attente de ce premier héritier. Et c'est pour cela que je vais quitter ici, pour aller bûcher un peu de bois. A une prochaine. Et c'est promis, je donnerai des nouvelles de l'agrandissement de la famille.

Ah, avant de partir, j'aimerais remercier ma petite soeur, Matilda, qui a bien voulu tourner mon charabia et écrire tout ça au propre. Merci Tilda !
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