Le bonheur d'être une grand-maman gâteau ! (Suzanne Wells)

Oui, un bonheur dont on ne profite pas assez ! Que le temps nous a paru long depuis le mariage d'Abel et Caroline ! Et sans Jimmy et Rosalyn, quel triste Noël nous aurions passé, sans même la visite de notre *petite* famille !

Ce devait être la première fois depuis bien des années que nous  n'étions pas au ranch ou à la Croix-Bleue... Et à cause de quoi ? D'une épidémie qui s'est avérée être une simple grippounette !

Et pourtant, j'aurais dû être fâchée à mort avec tout le monde ! Si Steve n'avait pas été l'amour de ma vie, mon petit garçon à moi, mon rayon de soleil, j'aurais coupé les ponts et refusé d'entendre parler de Rudy...

Que j'étais naïve ! Ils se sont moqués de moi... tous autant qu'ils sont. Même mon Rudy n'a pas été honnête. Et qu'ils ne viennent pas me parler de *raison d'état*, ni de *sécurité nationale*.

Mon Steve, je l'ai élevé. Personne d'autre ne l'a veillé, ni n'a apaisé ses cauchemars... C'est sur la table de ma cuisine qu'il faisait ses devoirs, dans mon lit qu'il lisait ses BD de superhéros lorsqu'il était malade... J'ai été la seule à arborer le collier de nouilles fait à l'école...

Il était si petit à la mort de sa maman ! 2 ans, c'était encore un bébé. Il n'avait pas compris ce qui lui arrivait. J'étais veuve depuis à peine plus longtemps. Nous avons soigné nos blessures ensemble. Nous avons fait notre vie en nous soutenant. Il était le centre de mon existence, ma plus grande fierté...

Et il y a eu cet accident ! J'ai cru à leurs histoires. A cette longue convalescence dans le Colorado... J'avais été reconnaissante aux médecins d'avoir réussi des miracles, en le remettant sur pieds.

C'est en 1991, juste avant la première guerre du Golf, quand certains membres de l'équipe ont été rappelés à Washington, que Rudy a décidé de me mettre au courant. Il a enfin mesuré l'absurdité de la situation, alors que tous ses amis les plus proches, même les plus petits de l'équipe, connaissaient mieux mon neveu que moi !

La pilule a été dure à avaler. J'en ai voulu à tous. Au point même de quitter mon mari pendant quelque temps, et de me retirer dans ma maison de Washington sans donner de nouvelles à personne.

Sans Abel et Roberto, sans Grégoire, sans Rémi et surtout sans Gloria, ma petite princesse, je n'aurais plus ouvert ma porte à personne. Mais tous ces petits anges avaient pris une trop grand place dans ma vie. Mine de rien, Marianne était devenue un peu notre fille... et sa Gloria était un ange descendu du ciel, un cadeau du Très Haut...

Tout ce petit monde me manquait trop. Je n'ai pas pu tenir plus que deux mois, avant de renouer avec Rudy, et de prendre le premier avion pour la Croix-Bleue...

Steve venait de rentrer de son camp d'entraînement. Il m'a emmenée en week end au bord du lac, et il m'a tout expliqué. Il m'a parlé de tout ce par quoi il avait passé, cette dualité avec laquelle il avait dû composer... Il était si soulagé de pouvoir retrouver notre complicité, de vider son coeur...

Ce *malentendu* m'a rapprochée encore plus de cette famille. Et c'est un véritable bonheur que d'avoir eu l'honneur d'écrire un petit quelque chose ici. Même si le titre trouvé par ma Gloria n'a pas grand chose à voir avec ce que j'avais besoin d'exprimer.

J'espère ne pas avoir été trop longue ! Et surtout, si ça vous a plus, mes chéris, je suis prête à raconter d'autres anecdotes...

Et pour finir, il paraît qu'une photographie de ma personne serait la bienvenue. Alors la voici... en toute modestie.