C'est dans des périodes pareilles que je remercie le ciel (et accessoirement mon mari) de ne plus habiter à la Croix-Bleue.
Parce qu'il faut bien l'avouer, d'ordinaire Sam n'a pas le caractère facile. Les coups de gueule sont fréquents, et les prises de tête futiles aussi... Alors je ne vous explique pas l'ambiance électrique qu'il doit y avoir là-bas, à quelques jours de l'ouverture de son bistrot !
Ceci mis à part, c'est vrai que c'est excitant de voir un proche réaliser son rêve ! Son enthousiasme est communicatif, et on ne peut faire autrement que de lui prêter main forte pour s'installer !
C'est pour ça que samedi, exceptionnellement, Yvan a laissé son garage aux mains de son pommeau, pour aller rejoindre les autres au café.
Nos hommes ont travaillé dur toute la journée, à trimbaler des tables, des chaises, le fameux jukeboxe, et tout le mobilier glané ça et là par un tenancier qui n'a pas ménagé ses efforts.
Oh, comme tout à coup j'aime cette équipe, et leur organisation ! Cette habitude de charger les hommes des travaux les plus pénibles, pour laisser les femmes à la couture des galets de rideaux et encadrage de photos d'époque... et bien sûr au ravitaillement de déménageurs !
Pour être honnête, jamais je n'aurais proposé spontanément d'accueillir tout le monde chez moi samedi et dimanche. J'ai un peu fait la tête à Yvan, quand il est revenu tout fier de son idée... Mais comme il n'y avait aucune excuse pour refuser, j'ai été dire bonjour à Jeff, pour ramener un sac de patates, et dévalisé le rayon saucisson de la boucherie du quartier... Et avec l'aide de Gloria, Becca (qui avait ramené son *travail* à la maison), MarIe, Yasmine et Jessica, on a transformé notre salle à manger en cantine de campagne...
Et pour couronner le tout, qui est-ce qui a débarqué pour participer au repas ? La famille Grégoire au complet, heureuse de se changer les idées avant la dure semaine de rendez-vous qui l'attend.
Que demandait le bon peuple ? Rien de plus qu'une assiette pleine, un peu de chaleur, et beaucoup de bonne humeur...
On s'est vraiment bien amusées, toutes les femmes, à servir ces ventres affamés... et encore plus à remettre la salle en état avant de terminer les ourlets des derniers voilages et le repassage des serviettes ! Tout cela en surveillant et en faisant des risettes aux deux bouts de chou, plus mignon l'un que l'autre.
Et ça a été re-belotte le dimanche, avec le renfort d'Abel et Caroline (qui travaillaient samedi). Tout ça pour terminer autour de la meilleure fondue qu'il m'ait été donnée de manger, dans une salle de bistrot aparemment sortie d'un Maigret...
Je ne sais pas si c'est parce qu'on a suivi depuis le début toutes les démarches de Sam, ou si c'est par chauvinisme familial, mais c'est vrai qu'on se sent bien entre ces murs. Même vide, la salle est chaleureuse. Les tables d'époque et les chaises en bois donnent une atmosphère rétro charmante.
Vraiment, il n'y a rien à reprocher. Sam s'est très très bien débrouillé pour arriver à ce qu'il souhaitait, et on croise les doigts pour que ça attire la clientèle !
Bien sûr qu'on viendra prêter main forte mardi soir, pour l'ouverture ! Si ce n'est pour servir les innombrables curieux et pique-assiettes, au moins pour trinquer à ta réussite !