Oui, c'est vrai, faire Croix-Bleue/Paris/retour en une journée n'est plus de notre âge. Quand je pense qu'il fut un temps où je traversais la moitié du monde en avion, et que j'avais encore l'énergie de passer la nuit en réunion de crise sans prendre une heure de repos ! C'est bien fini, cette époque. Je ne sais pas si c'est le manque d'habitude, ou le fait d'avoir 35 ans de plus...
Enfin bref. Le propos était de raconter notre périple dans la capitale. Ma fois, cela s'est passé au mieux. Après un lever aux aurores, Marc nous a descendus à la gare où nous avons pris le TGV. Arrivés à la gare de Lyon, nous avons pris le métro pour les Champs Elysées, où on s'est offert un petit café bien cher et bien local, servi par un garçon en long tablier blanc.
A 11h30, comme prévu au téléphone avec Roger, nous nous sommes retrouvés dans une brasserie, où nous avons mangé une bonne choucroute, pour nous donner du courage avant d'aller au cimetière.
Roger !
Sincèrement, nous avons été surpris de le voir. Il était resté dans nos mémoires avec ses traits et son physique de 16 ans... l'adolescent révolté qui n'avait pas versé une larme à l'enterrement de son frère. Et c'est un homme qui nous a rejoints. Un agent immobilier qui fait dans le haut de gamme, avec l'allure qui va avec !
Mais il est aussi sympathique que son père. Au fil de la conversation il nous a parlé de son mariage qui a capoté après deux ans, de la mort de son père en juin 2004, du nouveau mari de sa mère... de son chat et de sa tortue, sans oublier son engagement bénévole dans une organisation qui vient en aide aux SDF, en souvenir d'Alain...
Alain justement. Après le repas, nous sommes allés sur la tombe qu'il partage désormais avec son père, dans ce petit cimetière de quartier. Nous avons juste eu le temps de nous recueillir devant la pierre ornée d'un magnifique ange aux ailes brisées, de déposer le pot de chrysanthèmes et d'allumer la bougie, avant que Roger reparte à son travail.
Satisfaits d'avoir mené à bien notre mission, nous avons profité des deux heures qui nous restaient pour flâner un peu dans la ville, avant de retourner à la gare et de revenir à la maison.
Eh bien vous me croirez ou non, mais ça a fait du bien de prier devant son nom. Allumer comme chaque année une bougie en son souvenir est bien, mais de temps en temps, si on a la possibilité de s'y rendre, c'est apaisant de se retrouver là où un défunt repose. Vous n'êtes pas d'accord ?