En un an, ou presque, bien des choses ont changé au ranch. Les liens sont les mêmes, les hommes se voient toujours chaque dimanche, et pour les occasions spéciales du genre notre arrivée. Ils ont tous encore leur montre au poignet, et ont des contacts quotidiens...
Mais depuis leur retour de la Croix-Bleue, après le baptême d'Anaïs, Jim a enménagé en ville. C'est plus pratique pour son boulot de sheriff...
Diégo passait déjà régulièrement quelques jours par mois à l'hacienda, désormais c'est la moitié de son temps...
Davy est de nouveau en pleine campagne électorale, ce qui fait que la pauvre Elisabeth ne regarde pas sa montrepour savoir quand il rentrera, mais le calendrier...
Et on ne parle pas de Wata...
Ce qui fait que Rip, Harry et Roberto se retrouvent tout seuls dans la grande maison, avec tout un domaine à faire tourner, sans parler de la seule forge valable à une cinquantaine de kilomètres à la ronde !
Cela fait un peu trop pour eux, surtout que le ménage n'a jamais été vraiment leur fort (malgré la bonne éducation qu'on a essayé de transmettre à notre petit). Si on en croit Diégo, les premiers temps que Davy était loin, et qu'Elisabeth ne pouvait plus compter que sur Bob et Tilda pour entretenir leur petite ferme, la cuisine n'a pas mis long à être transformée en champ de bataille... sans parler des autres pièces qui disparaissaient sous la poussière...
Heureusement, à la même période, Rip est allé ramener Violette et Amélie chez leurs parents. Tout le monde a été heureux de se retrouver, et cette fois, le Colonel Rusty n'a rien trouvé à reprocher aux hommes, il a trouvé ses filles muries, grandies et prêtes au mariage...
Ainsi donc, en rentrant au ranch tout heureux d'avoir revu son protégé, Rip a été dévalisé pendant la nuit de toutes ses provisions ainsi que des armes et munitions qu'il n'avait pas gardées auprès de lui. Vexé de s'être fait avoir comme un bleu, il s'est mis à la recherche de son voleur, pour tomber sur une jeune femme affamée, terrifiée, perdue dans un pays dont elle connaissait à peine la langue...
Inutile de dire qu'il ne l'a pas laissée sur le bord du chemin. Voyant cette rencontre comme un signe du destin, il a porposé à Ling de devenir la maîtresse de maison du ranch...
Et c'est là la plus grande surprise qui nous attendait à notre arrivée : une jeune asiatique d'une trentaine d'année, au caractère très bien tempé, qui ne s'est pas montrée vraiment charmée de ce débarquement dans son fief. En l'entendant houspiller Rémi pour qu'il retire ses bottes avant d'entrer, on a de la peine à imaginer qu'elle a eut été une biche effarouchée, obligée de détrousser les voyageurs pour survivre...
Mais si on ne la contredit pas, et si on ne se mèle pas de ses affaires, elle est sympathique... Avec son fort accent, son vocabulaire basique et parfois surprenant, elle est même amusante ! Mais ça ne doit pas être une mauvaise femme, si on en croit l'affection et le respect qu'elle inspire à nos amis, et l'éclat de son regard et son adoration devant les deux bébés. Même Daniel n'a pas mis long à lui trouver des qualités après avoir goûté une douceur de sa fabrication !
Oui, bien des choses ont changé depuis l'an passé, mais au fond des coeurs, tout est pareil. La joie de nous revoir est toujours la même, et c'est le principal, non ?