Ben voilà, ils sont partis... et on n'y rien eu le temps de se dire. Bien sûr, à force de chevaucher toute la journée à 4 ou 5, on s'est causé, mais tous ensemble, en équipe au coin du feu, y'a pas eu moyen.
Bien sûr, bien sûr, on a eu une belle soirée jeudi passé. On peut même dire que c'était une fiesta mémorable ! Pour une fois sans autres invités que la famille proche, avec Léonore en plus, et Violette en moins.
Ah oui, personne n'a eu le temps de parler de la fureur de Rusty quand sa fille lui a écrit pour lui raconter ses petites vacances au XXe siècle. Même les colères légendaires de Nick Barclay sont des petites remontrances à côté. Il faut dire qu'il avait des raisons : il nous confie sa précieuse fille pour l'éloigner de la garnison, et ce que l'équipe s'empresse de faire, c'est de l'envoyer dans un coin où la débauche est règle de vie... Il a fallu toute la diplomatie de Rip, et les plates excuses signées de tous, pour calmer le Colonel et l'empêcher de réduire le ranch en cendres... M'est avis qu'il ne va pas nous reconfier ses filles avant un bon moment !
Ouais, tout ça ne se serait pas passé si on avait été là... Mais voilà, Elisabeth et moi, on était vers nos enfants ! Et en route pour une réélection au Congrès... (eh oui, une fois de plus, ça fait plaisir !)
Notre voyage... C'était magnifique ! Un peu fatiguant pour mon épouse, mais très enrichissant, et surtout un vrai bonheur de retrouver nos petits, et de connaître nos petits-enfants !
On a commencé par aller souper chez Margareth et Haner. Ils venaient de s'établir dans leur petite ferme à trois heures d'ici. Ils nous ont reçus comme des rois, et ont profité de l'occasion pour nous annoncer que leur famille allait s'agrandir.
Puis on est allé embrasser Bill et sa famille. Quand il a su qu'on partait pour l'est, Bill a insisté pour qu'on aille saluer notre neveu David, et lui apporter des cadeaux pour le remercier de l'avoir remis sur les rails...
Georges ne nous attendait pas, il a été tout surpris, et Clorinda a insisté pour qu'on reste quelques jours, histoire d'apprivoiser leur James, qui était tout intimidé devant sa grand-maman.
On avait donc du retard dans le planning, mais c'était un tel bonheur de nous retrouver, de pouvoir reprendre nos grandes discussions le soir, assis sur la véranda en fumant notre pipe, qu'on n'a eu aucun remords.
La traversée s'est faite sans problèmes. Grâce à la réputation de Wata (qui est une véritable légende dans les tribus des plaines), et aussi un peu à mes modestes actions pendant la guerre contre les Creeks, on n'a eu que des bons rapports avec les gens rencontrés... Grâce à Dieu, on n'a eu droit à aucune intempérie !
Et on est arrivés chez David. C'est le digne fils de son père... son vrai portrait. Il a deux garçons blonds comme les blés, éveillés, vraiment adorables. Et son épouse est une perle de gentillesse.
Là le travail a commencé. Meetings, réunions, discours, tout le tra-la-la. Il a bien sûr fallu prouver que mon adresse au tir n'était pas un mythe, et raconter la guerre des dizaines et des dizaines de fois, ainsi que montrer à quel point j'avais une femme exceptionnelle... ce dont personne ne peut douter, et surtout pas moi !
Polly nous attendait avec son gros ventre. C'était à croire qu'elle avait calculé pour nous avoir à ses côtés pour la naissance de sa petite ! Quelle émotion de tenir dans mes bras celle qui est une partie de ma douce Polly !
John est très bien installé. Sa famille et lui n'ont eu aucun souci pour s'intégrer dans leur nouvelle ville. Il a ouvert son cabinet d'avocat, et peu à peu, il commence à se faire une bonne clientèle. Martha a bien à faire avec ses deux petits bouts vifs et intelligents, mais elle est restée fidèle à elle-même, et n'a pas cessé de demander des nouvelles de chez nous.
Après toutes ces visites (et fiers du résultat des élections), on a bien dû prendre congé de nos petits, et prendre le chemin du retour.
Ah oui, il fait beau à la maison ! Retrouver nos enfants, nos amis... mais pour moi ça va pas durer, je suis resté juste le temps de voir ceux de la Croix-Bleue, et je repars... il faut bien honorer la confiance placée en moi par tous mes concitoyens !
Allez, promis, je serai là aux vacances d'été... et cette fois, on les fera ces veillées qu'on a ratées cette année !