Parce que c'est toi, parce que c'est elle ! (Ibrahim)

Voilà ce que j'avais répondu à Isabelle, il y a... mon Dieu tellement d'années, quand elle m'avait vraiment fait des avances trop directes !

C'était du temps où on n'était pas encore mariés... où ma MarIe finissait l'école en n'ayant d'yeux que pour son Grégoire... (enfin ça, c'est ce que je croyais).

Enfin bref. J'avais fini mon apprentissage, et mon patron m'avait trouvé tellement efficace qu'il m'avait gardé pour remplacer sa secrétaire démissionnaire. Et il avait trouvé une nouvelle apprentie.

Isabelle D. qu'elle s'appelait. C'est vrai qu'elle était séduisante, cette jeune demoiselle ! Grande, de longs cheveux blonds, des yeux bleus, de longs cils noirs... et tout ce qu'il fallait là où il fallait... Un canon surtout pas farouche, qui ne vivait que pour les discos à l'Ancien Stand et le moto-cross.

Inutile de dire qu'elle collectionnait les petits copains... et que faire le premier pas ne lui faisait pas peur. Surtout, elle n'avait pas l'habitude d'être rejetée.

J'ai pas été malin... mais à 18 ans, qui peut se targuer d'être malin ? Surtout quand il s'agit des affaires de coeur. Si j'avais su, j'aurais accepté de se faire un ciné. A la limite, on serait sorti ensemble deux ou trois semaines, et j'aurais pu la larguer sans souci...

Mais elle ne m'intéressait pas le moins du monde ! Moi, mon idéal c'était une gamine qui avait toujours un gosse sur une hanche, et l'autre pendu à son pull... c'était une fille qui n'hésitait pas à passer des heures à écouter nos états d'âme, qui faisait son possible pour tenir son rôle de maîtresse de maison-maman-confidente-infirmière, et qui le faisait mieux que n'importe qui...

Isabelle ne faisait pas le poids face à toutes ces qualités. Pourtant elle a essayé ! Elle y a mis le paquet pour que je la remarque. Elle s'est même fendue de petits biscuits maisons pour la St Nicolas ! Plus je lui disais que je n'étais pas libre, et plus elle continuait.

Jusqu'au jour où MarIe est venue me faire coucou avant d'aller au Bois du P'tit avec Abel et Roberto. J'ai été si heureux de les voir les 3... Isabelle venait encore une fois de me faire étalage de son décolleté en m'apportant des lettres à vérifier. Alors j'ai présenté MarIe comme ma fiancée... en espérant que l'autre me fiche la paix pour de bon.

Evidemment, ça n'a pas marché comme je pensais. MarIe, très peu flattée d'être prise ainsi comme alibi, m'a fait une scène le soir :-(

Et Isabelle, pour qui tout n'était qu'apparence, s'est sentie humiliée... Elle n'a pas supporté de passer après celle pour qui elle n'aurait jamais eu un regard... Et contre toute attente, elle me l'a dit. Et ça pour le dire, elle l'a dit. Jeté à la figure plutôt. Elle a joué le tout pour le tout, en démolissant proprement sa *rivale* avec des mots que la décence m'interdit de reproduire ici.

Après, elle a même essayé de briser *notre* couple, en coinçant MarIe dans un coin à la Braderie pour lui parler de notre soi-disant liaison, pour lui dire de laisser tomber, que je n'avais que de la pitié pour elle et ses deux gamins... enfin ce genre d'atrocités. Mais MarIe ne s'en est pas laissé compter ! Elle s'est bien moquée d'elle, en lui apprenant la vérité...

Et là, Isabelle n'a rien compris. Le lundi elle n'a pas arrêté de me demander ce que je trouvais à ma nana, en dressant la liste de tous ses supposés défauts... jusqu'à ce qu'à bout de ressources, elle me demande en pleurs pourquoi c'était l'autre que j'aimais.

Plus jamais elle n'a essayé de me draguer après que je lui aie dit cette fameuse phrase. Ca résumait tout... Et c'est ce que je lui répéterais encore aujourd'hui si elle venait à recroiser mon chemin :-)