Et pourtant, il n'y a rien qui aurait pu me faire plus plaisir que cette sortie entre frangins jeudi pour te trouver un beau costard !
Mais franchement ce n'était pas possible. Comment tu voulais que j'arrive chez toi après avoir baigné mon Anaïs, après avoir savonné son petit corps parfait, soufflé sur son petit ventre, fait les guilis sous ses tout petits pieds ?
C'est ça mon quotidien, petit frère :
- Notre fille. Ses sourires, ses pleurs, ses changes... A 10 semaines, elle est en pleine santé, elle prend du poids, elle dort toute la nuit, se gave du lait de sa maman... et elle gigote. Quand elle est sur le ventre, elle lève sa tête à la verticale pour voir ce qui se passe autour d'elle... elle fait des conférences au clown offert par Starsky...
- Mon Daniel. Ce garçon toujours en train de courir et de faire des acrobaties avec sa trottinette... Il est entré en 4e (enfin maintenant ils appellent ça la 6H), et s'il est mon digne fils en travaillant le moins possible pour des résultats limites, il s'intéresse à tout. Et vous savez tous combien il aime démonter les choses pour voir comment ça marche !
- Jessica, qui donne entière satisfaction à son patron, qui commence à sortir le samedi soir... et que sa mère a surprise en train de décrire l'apprenti de la boîte à une copine, avec des mots qui n'avaient rien de neutres...
Est-ce que Rémi t'a montré le blog de sa Quelea ? Non, pas encore ? C'est dommage. Enfin bref, dans un de ses postes, elle a une phrase qui résonne tellement vrai, en ces jours où le ciel vous est tombé sur la tête :
*Les gens malheureux semblent toujours accuser les heureux de leur avoir volé une partie de leur bonheur*
Crois-moi, Caro et moi on a cette impression. Avec tout le bonheur que nous donnent nos enfants, on n'ose pas venir vers vous pour vous dire combien on sympathise. On aimerait pourtant être présents, et essayer de vous remonter le moral... Mais depuis ce lundi noir, on n'arrête pas d'en parler, et on sait que dans votre situation, toute cette chance et ce bonheur étalés nous donnerait l'impression d'être nargués...
Tout ce qu'on veut, c'est que vous compreniez combien on pense à vous, et pourquoi on s'est faits discrets...
Mais je regrette sincèrement de ne pas avoir pu te conseiller... connaissant les autres, j'imagine le costard que tu as dû trouver, et ça me fait peur... Parce que comme tu le disais, ce n'est pas nos vieux garçons de frêres, ni notre garçon manqué de soeur qui ont dû te pousser à faire dans l'audacieux...
Allez on verra bien dans une semaine... si vous êtes certains que la vue de notre petite famille ne vous agressera pas trop...