Ca y est. Dans la famille Crockett, voici le numéro 6... ou 1, ça dépend de la façon dont on voit les choses. Personellement, je ne me suis jamais
vanté d'être le premier enfant des *deux* ensemble. C'est sympa d'avoir 5 grands frères et soeurs... plus que d'avoir deux petites frangines...
Ouais, il a bien de la chance, le Bob.
Eh oui, Bob... Quelle idée aussi de donner le même prénom à ses deux fils... à une lettre près ! Et pourtant, c'est bien le cas. Le *Grand Ecureuil Blanc* n'a rien trouvé de mieux... et son épouse soumise a dit amen comme elle a toujours dit amen à tout ce qui vient de la part
de son mari ! Bon, c'est vrai que de ce temps-là, le grand était encore à la Croix-Bleue, et que la version "hommage à mon aîné" a un semblant de sens.
Enfin bref. Entre Roberto et Robert, il a bien fallu se différencier. Et comme j'étais le plus petit, c'est moi qui ai
hérité du Bob... Notez bien que je ne regrette pas, c'est court, c'est clair, et si j'entends un *Robert* hurlé par un des hommes ou maman, je sais que j'ai du souci à me faire, et que j'ai
intérêt à me planquer jusqu'à ce que l'orage passe... Et si ce *Robert* est suivi d'un *Patton Crockett*, là c'est carrément le billet de bateau pour la Chine !
Voilà, c'est moi, à 15 ans, au mariage d'Abel et Caroline. Bien belle journée que celle-là. De toutes façons, il fait
toujours beau quand toute l'équipe est réunie. Tout le monde est plus détendu, ceux du XXe apportent un brin de folie, une liberté qui fait du bien, malgré ce que Mme Nick Barclay en pense.
Sinon, que dire à mon propos ? Mes rêves ? C'est étonnant, mais jusqu'à ce que j'en aie l'âge, je n'avais qu'un but : passer une année avec Wata, dans sa tribu. Tout le monde était d'accord, même maman. Mais en y repensant, je suis certain qu'elle savait que je me
dégonflerais... Parce qu'au moment de partir, après le mariage, j'ai renoncé. Wata était si impressionnant... A 11 ans, aux 25 ans de l'équipe, j'ai été subjugué. Même si mon père est un héros,
il m'a paru fade et terne, face à un véritable guerrier, un seigneur des hautes plaines !
Mais maintenant, j'ai assez d'expérience pour savoir que ce n'est pas des hauts faits d'arme tous les jours, mais surtout dormir sur le sol, rester au froid tout l'hiver, porter des habits en
peau... et j'en passe. Ce n'est vraiment plus très attirant.
Et voilà pourquoi je suis le bon garçon à sa maman qui fait de son mieux pour remplacer son papa durant ses absences. Et le travail ne manque pas, avec sa carrière politique qui le renvoie à
Washington.
Dailleurs, il faut que j'aille m'occuper du bétail. C'est Rebecca qui va être contente, elle va enfin pouvoir se présenter.