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Bienvenue à la Croix-Bleue !

Sur le petit écran, nous étions des héros sans peur et sans reproches, des aventuriers dotés d'aptitudes extraordinaires... C'était cela l'important pour le public, la raison pour laquelle il nous admirait. Mais hors des projecteurs, nous étions simplement des hommes... avec nos fêlures, notre besoin d'une une vie *normale*, notre envie de fonder une famille. Tout -et plus encore- ce que nous a apporté la *Croix-Bleue*, et qu'on aimerait partager avec vous.

Enlèvement d'Abel. Par Marc Harris

Publié le 29 Avril 2010 par Marc in épreuves

Le cauchemar de l'équipe. Les trois jours les plus angoissants de ces 30 ans.


Le petit allait sur ses 3 ans. Il était déjà le pinson de la famille, un petit bonhomme vif, espiègle, bavard, en admiration devant son frère plus téméraire.

 

Alain était chez nous depuis quelques semaines, et il devait aller faire un dernier contrôle à l'hôpital.

 

En ce jour de printemps, il faisait beau, presque chaud, et le journal avait annoncé la naissance d'un petit lynx au zoo du coin... Pourquoi MarIe n'aurait-elle pas emmené les enfants l'admirer pendant le rendez-vous d'Alain ?


Jamais Jeff, les autres ni moi n'aurions pu imaginer que le Clan de l'Aigle aurait étendu son *terrain de chasse* dans ces montagnes. Ni surtout qu'il s'en prendrait à notre petit.

 

Seule pour surveiller les deux garçons, MarIe n'a pas pu se dédoubler au moment où Roberto s'est écorché en jouant à Tarzan dans le chateau en rondins.

 

Le temps de mettre un sparadrap sur le genou ensanglanté, la Mère Sanchez avait attiré Abel vers sa voiture... sans violence, en profitant de la confiance totale de notre bébé envers les adultes.

 

Totalement paniquée, MarIe a ameuté tous les hommes, qui ont aussitôt abandonné leur poste pour se lancer à la recherche de notre bébé.

 

Nous avions presque tous déjà fait ça. Et pourtant, il nous a fallu trois jours pour retrouver la trace de la femme à Johnny. Chercher une personne professionnellement, sans la connaître, est facile. Mais lorsqu'il s'agit de son propre enfant, il y a de quoi devenir fou.

 

On peut remercier les grands-parents, qui ont pris Roberto chez eux pour le sortir de ce climat d'angoisse, et quelque part de rancune envers la pauvre MarIe qui ne cessait de se culpabiliser.

 

Mais enfin, en recoupant des indices et des témoignages d'autres familles dont les petits avaient été enlevés, nous avons découvert un ancien monastère où deux sbires de l'Aigle séquestraient une dizaine de gosses de 2 à 6 ans.

 

L'affaire a vite été conclue, et les gamins rendus à leurs parents. Destinés à être vendus à des couples en mal de paternité, tous les petits avaient été bien traités. Cela n'empêche qu'Abel a gardé longtemps des traces de cette expérience.

 

La peur du noir, le besoin de s'endormir en présence de l'un d'entre nous, le fait de ne jamais se séparer de Farid (poupée préférée de MarIe), ont fini par disparaître avec l'adolescence, mais non sans mal et sans travail !

 

Quant à la mère Sanchez, et à ses associés, en découvrant l'identité de leur *acquisition*, ils ont préféré ne pas faire de vagues, et quitter la région avant de nous voir débarquer.

 

En fait, c'est cela le plus ironique de l'histoire : c'est que le Clan de l'Aigle ne cherchait pas à nous détruire en s'en prenant à l'un de nos deux trésors, mais que la mère Sanchez avait entraîné Abel parce que c'était le plus mignon et le plus adorable des enfants présents ce jour-là dans ce jardin public.

 

Comme toujours, et après presque 30 ans, la blessure a fini par se cicatriser, et nous pouvons dire que ces trois jours d'enfer ont contribué à souder nos liens. Mais oh grand jamais nous n'accepterions de repasser par là, même si l'avenir de l'équipe en dépendait !

 

Autre conséquence de l'aventure : le départ d'Alain. Il n'a pas supporté ce climat de tension, l'angoisse et le désespoir qui régnaient dans la maison. Il s'est vite senti de trop, inutile et incapable de soutenir notre moral. Il a fait de son mieux jusqu'au retour d'Abel, en nous obligeant à nous nourrir et à nous reposer quelques demi-heures par-ci par-là, mais au moment où notre rayon de soleil est rentré, il a pris ses affaires et s'en est allé en pleine nuit.

Plus tard, à son enterrement, nous avons regretté notre repli sur nous... peut-être qu'il n'aurait jamais contracté cette *** maladie, s'il était resté quelque jours de plus...

 


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