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Ouffffff... Ça y est. Enfin je peux m'asseoir dans mon fauteuil, rouler mes chaussettes jusqu'au bout des pieds, poser mes jambes boudinées sur une chaise, fermer les yeux... et attendre le moment de grâce.
Chaque soir, c'est le même bonheur. Dès que je décompresse de la fatigue de la journée, voilà notre petit ange qui me fait un coucou.
C'est une sensation tellement extraordinaire... le ventre qui se tend, ce roulement de gauche à droite... il n'y a rien de plus beau ! Et maintenant qu'il n'a plus trop de place, il ne peut plus se glisser sous mes côtes. Quand je remonte ma tunique, on peut voir son poing, ou son pied, ou peut-être sa tête... enfin une bosse, apparaître.
C'est notre moment à nous trois. Abel adore poser ses mains, et lui parler tout doucement... et notre bébé répond. Il se tourne, comme pour se mettre en contact avec son papa...
Enfin, c'est quand le papa en question est là !
Avec la vie qu'on mène, les frangins-frangines n'ont trouvé qu'hier pour aller souper pour l'anniversaire de Grégoire. Alors pendant que nos hommes s'empiffraient dans un restaurant au bord du lac, Alicia et moi avons fait notre petite soirée à nous.
Bien sûr, Jessy n'a pas voulu nous accompagner. Elle n'appréciait déjà pas beaucoup notre compagnie avant, mais maintenant qu'on est toutes les deux enceintes, elle ne se voit pas supporter nos conversations plus de cinq minutes !
Alors toutes les deux, entre belles-soeurs, on est allées manger sur ardoise, avant d'aller voir *La fille du puisatier* au cinéme. Franchement, le film était sympa mais pas plus que ça. Il manquait du soleil, de l'accent, de la lavande... et un peu de talent aux comédiens. Seuls Marie-Anne Chazel, Daniel Auteuil et Kad Merad étaient crédibles... mais pas au point de faire oublier le chef d'oeuvre avec Fernandel.
Enfin bref, on a quand même passé un bon moment. On a piqué des fous-rires pour un oui et pour un non, on a échangé nos expériences, j'ai pu prodiguer à Al plein de conseils pour sa première échographie mercredi...
Et quand on est rentrées, nos hommes nous attendaient au salon, en papotant tranquillement devant un café et les biscuits surfins des grandes occasions.
Et aujourd'hui, c'était branle-bas de combat. Il y avait longtemps que je repoussais le moment de faire mes fenêtres. Mais ce matin, en voyant les traînées blanches laissées par les pigeons, j'ai décidé de m'y mettre.
Pendant que j'y étais, tous les rideaux ont passé à la machine... et en allant récupérer un arrêt de tringle derrière le sèche-linge, j'ai vu toute la poussière qui s'y était accumulé depuis mon emménagement ici.
De fil en aiguille, d'un truc à faire à un autre, j'ai pas arrêté de la journée. Mais ça en valait la peine, notre petit nid est rutilant.
Ce qui fait que je suis crevée, et que je ne vais pas tarder à aller rejoindre le pays des rêves... sans oublier avant de cocher un jour de plus sur le calendrier.
Selon mon médecin, il ne reste plus que 23 croix à mettre. A peine plus de 3 semaines, et on pourra serrer notre petit trésor dans nos bras...