En ce jeudi 19 août 2010, la première faible lueur apparaît au bout de ce long tunnel dans lequel notre ancien président a plongé le monde !
Après plus de 7 ans, les dernières troupes de combat US ont quitté l'Irak !!! Même s'il reste 50'000 soldats pour entraîner l'armée Irakienne, c'est un grand jour à saluer d'une coupe de champagne !
Il est bien trop tard pour exprimer tout le *bien* qu'on a pensé de l'envoi de nos troupes, et des arguments utilisés pour motiver la mise à feu et à sang d'un pays.
Mais ce début de la fin de la guerre nous rappelle l'avant première guerre du Golfe. Juste après que Saddam Hussein ait envahi le Koweit. Et ce ne sont pas de bons souvenirs, loin de là !
Les vacances d'été au ranch avaient débuté comme d'habitude, dans la joie et la bonne humeur. Surtout qu'au début août, une lettre de Rusty avait annoncé sa promotion au grade de Lieutenant. Rip en avait été tellement fier... qu'il a enfin accepté de faire le voyage pour féliciter son garçon.
C'est en allant à Los Angeles, pour trouver des cadeaux pour notre héros, que les hommes ont appris, au hasard d'un arrêt ravitaillement chez Huggy, que l'Irak avait envahi le Koweit, et que l'Occident s'apprêtait à aller le déloger.
A l'époque, on était jeunes. On faisait tous encore officiellement partie de nos agences respectives (notre *assurance* en cas de problème *technique*). Et c'est sûr que des agents comme Steve, Marc et votre serviteur pouvaient être considérés comme des armes redoutables dans certaines situations de crise.
Léonard en tous cas a fait ce raisonnement. Tout auréolé de sa position de chef de l'OSI, il a décidé de créer un bataillon spécial et ultra-secret, dirigé par Oscar.
Avant d'être incorporés, on a tous reçu une convocation pour une remise à niveau. Ce qui était logique. On était tout à fait conscient de devoir obéir sans protester. C'est ce qu'on a fait, malgré les larmes de MarIe et des petits. Même Rudy a été mobilisé.
C'est une fois sur place que tout a dérapé. On n'a jamais su quel psy ou quel huile a eu la brillante idée d'inclure dans la préparation physique un volet *mental*, destiné à nous détacher de l'équipe.
Ça a commencé par la confiscation de notre montre à notre arrivée, puis un transfert dans des lieux différents pour chacun, avant de subir 2 mois de diffusion de films, de photos, d'enregistrements destinés à nous persuader que les autres avaient coupé les ponts, que l'équipe s'était dissoute, et que tout le monde avait été heureux de nous voir tourner les talons.
Pour moi, ça n'a pas marché. J'avais déjà tellement eu de fois l'occasion de pousser la maisonnée à bout, avec mon caractère de cochon, que je n'avais aucune raison de croire qu'ils m'auraient rejeté pour une absence dont je n'étais pas coupable.
Steve a failli se laisser avoir. Il n'était pas très sûr de lui, en prenant l'avion. Mais l'accueil de MarIe, qui a juste eu le temps d'enfiler une veste à ses gamins avant de sauter dans l'auto en pantoufle, l'a rassuré au possible.
Oscar, en tant que chef uniquement supposé décider lequel de ses agents aurait les capacités les plus adaptées à une mission, n'a eu qu'à prouver son indépendance, et sa capacité (expérimenté avec Steve durant son travail à l'OSI) à laisser ses sentiments à la porte de son bureau, pour décider Léonard à interrompre le programme.
Marc par contre, avec sa sincérité désarmante, n'a pas imaginé un instant que des hommes pareils pouvaient lui mentir. Il a gobé tout ce qu'il a vu et entendu, au point qu'une fois libéré, il est allé se réfugier chez Elisabeth M. qui l'a ramassé à la petite cuillère.
En résumé, si pour la Croix-Bleue ces deux mois de silence ont paru interminables, malgré l'appel hebdomadaire de Rudy pour donner de nos nouvelles, nous avons chacun à des degrés différents, vécu l'enfer. Seule, la pièce de puzzle trouvée dans nos bagages nous a aidé à supporter plus ou moins la séparation et le lavage de cerveau.
Le seul point positif dans l'histoire, est que nous avons retrouvé une forme physique que notre petite vie peinarde avait bien trop ramollie...