Pauvre Terry. Il est vraiment mal depuis qu'il a appris le départ de Grand-Maman ce matin à 2h45. C'est vrai que c'est dur pour lui... ils étaient vraiment proches tous les deux.
Car Grand-Maman, c'était ça. Un coeur grand comme ça, une générosité incroyable, et le sens de l'hospitalité.
Vous en connaissez beaucoup, vous, des personnes comme elle, qui ouvrent leur coeur et leur porte à des étrangers, uniquement parce qu'ils sont amenés par un membre de la famille ? Et ce n'était pas seulement avec les hommes et MarIe, mais les enfants des petits-amis du moment ; les parents d'un compagnon ; même les compagnons d'une semaine étaient accueillis avec chaleur dans les fêtes et réunions...
C'est ce que Grand-Papa et elle ont fait, en montrant l'exemple à leurs enfants. Grâce à ces Grands-Parents exceptionnels, Roberto et moi on a été aimés et choyés comme les autres, traités comme leurs premiers arrière-petits-fils.
Il y en a eu beaucoup après nous, des enfants de ses petits-enfants. Des *biologiques*, qui portaient le nom de leurs parents, mais jamais, pas une fois, elle ne nous a fait sentir qu'on n'avait pas les mêmes droits que les autres. Oui, nous aussi on a dans nos armoire une pile de linges de toilette, de linges de cuisine, qu'elle a brodés de ses mains et qu'elle nous a donnés à chaque anniversaire et à chaque noël jusqu'à ce qu'elle voit plus assez jour pour compter les trous...
Comment la remercier maintenant, de sa démarche quand la *So.* est partie en 6e en ville, et que les emmerdes ont commencé à l'école, avec les insultes et les bagarres ? C'est bien plus tard que j'ai compris pourquoi tout à coup, elle a commencé à *passer par là* au moment des récrés, pour nous donner un petit pain et une branche de chocolat. Mais jamais je n'ai eu le courage de lui dire combien j'étais reconnaissant d'avoir essayé de calmer nos *copains*.
Il faut dire qu'elle avait son caractère, et qu'elle savait impressionner, surtout des gosses de 9 ans... Elle avait aussi la main leste, pour gifler ceux qui *s'oubliaient* et la chatouillaient en passant derrière elle... Ses commentaires acides, quand on jouait aux cartes comme des pieds, sont dans toutes les mémoires...
Et que dire de ces petits poèmes, ces pensées qu'elle ajoutait sur les cartes d'anniversaires, ou toutes autres lettres qu'elle envoyait pour nous soutenir quand on avait des problèmes, ou se réjouir d'un bonheur ?
Il y a tant de souvenirs qui viennent soudain... tous ces moments passés ensemble ; les moments de tendresse comme les enguirlandées mémorables pour des trucs qu'on faisait sans y penser ; notre jeu avec Roberto, quand on l'imitait en soufflant fort comme quand elle avait son asthme en arrivant après avoir grimpé depuis chez Jean-Mi !
C'était un tout, notre Grand-Maman, et elle va laisser un grand vide...
Repose en Paix, Grand-Maman, tu vas nous manquer. Et MERCI de tout ce que tu nous as apporté.