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Bienvenue à la Croix-Bleue !

Sur le petit écran, nous étions des héros sans peur et sans reproches, des aventuriers dotés d'aptitudes extraordinaires... C'était cela l'important pour le public, la raison pour laquelle il nous admirait. Mais hors des projecteurs, nous étions simplement des hommes... avec nos fêlures, notre besoin d'une une vie *normale*, notre envie de fonder une famille. Tout -et plus encore- ce que nous a apporté la *Croix-Bleue*, et qu'on aimerait partager avec vous.

Abel : Les Enfants de la Joie

Publié le 20 Mars 2012 par MarIe in origine médiatique

(...) Il avait neuf ans environ. Métis vientamien-américain, il était de ceux qu'on a appelés les "enfants du vice".

<< Les enfants du vice, nous savons ce qu'ils sont. Petites filles ou petits garçons que des soldats américains noirs ou blancs ont fait à des Vienamiennes, ils sont souvent très beaux. Rejetés parce qu'ils ne sont que des chiots bâtards... Il sont les enfants naturels de la guerre. C'est la guerre qui est un vice. (Bernard Clavel : le massacre des innocents)

Errant dans les rues de Saigon, il avait été vendu par sa propre mère à une passante apitoyée de le voir si maigre et couvert de blessures.

Sa mère, tortionnaire et prostituée, s'en était ainsi débarrassée à bon compte.

(...)

Abel travaillait dans les rues depuis l'âge de trois ans. Il vendait des oranges, des oeufs... mais lui, il avait faim. Parfois, il mendiait. Le plus souvent il jeûnait. il subissait le sarcasme des passants à cause de ses cheveux clairs (le racisme n'est pas - faut-il le déplorer ! - unilatéral).

Sa mère le hlaïssait. Rendue folle par la guerre, alcoolique et droguée, elle le battait, le brûlait, l'électrocutait, le pendait par les pieds, le lardait de coups de couteau. Elle se prostituait devant lui.

Autour de lui, la guerre, avec son cortège de violence, de débauche, de cynisme.

En lui, la faim qui le tiraillait.

La vie n'était que souffrance, haine, peur, coups, cris. L'enfer était réalité quotidienne.

Lui-même nous a conté plus tard d'épouvantables scènes de sadisme dont il fut la victime effarée et impuissante, ainsi que des scènes d'orgie et de prostitution dont il fut le témoin innocent et résigné :

<< Je croyais que toutes les mères étaient comme ça >>, disait-il.

Abel est un enfant qui a vu le pire : il fut témoin et victime à un âge bien tendre.

Sa marâtre enfin le vendit dans la rue. Il avait, sur le crâne, une énorme plaie, suite de coups. Il était criblé de cicatrices et de brûlures, sale, les chevveux pouilleux et poisseux de sang. Ses yeux étaient durs et méfiants. Il avait trop souffert pour savoir encore sourire. Sa mère empocha les billets et cracha : << Vous m'annoncerez sa mort pour que je puisse faire la fête et tuer le cochon gras ! >>. Et elle le maudit, lui souhaitant une mort prochaine.

Ces paroles, Abel les a entendues et elles l'ont meurtri à jamais.(...)

Extrait de : *Les Enfants de la Joie*

de Claudette Combes

Robert Laffont 1979

 

Après tant d'horreurs et de souffrance, la Providence s'est enfin penchée sur cet enfant innocent. Une famille française a adopté Abel. Un couple au coeur immense a tenté d'atténuer les traumatismes inimaginables subis durant ces premières années d'enfer...  

Mais l'amour de ses parents, la grande maison, les 24 frères et soeurs (tous adoptés sauf un), le régime végétarien n'ont pu accomplir totalement le miracle. Ses démons l'ont poursuivi jusqu'à son Départ en 1990, à l'âge de 21 ans...

 

Comment ne pas être révolté par ce destin ? Comment ne pas vouloir effacer cette histoire, et offrir à ce petit ce à quoi tous les enfants ont droit ? Voilà pourquoi la Croix-Bleue a écrasé d'amour, de présence et de soutien un ange métis déposé un lendemain de Noël enneigé, au pied d'un mur de pierres sèches.

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H
bonjour je suis à la recherche des coordonnées de Claudette Combes qui aurait connu François Brousse qu'elle cite dans son livre Une rencontre d'amour avec Victor Hugo et la Bretagne<br /> merci de me contacter h.surleve@laposte.net
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