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Bienvenue à la Croix-Bleue !

Sur le petit écran, nous étions des héros sans peur et sans reproches, des aventuriers dotés d'aptitudes extraordinaires... C'était cela l'important pour le public, la raison pour laquelle il nous admirait. Mais hors des projecteurs, nous étions simplement des hommes... avec nos fêlures, notre besoin d'une une vie *normale*, notre envie de fonder une famille. Tout -et plus encore- ce que nous a apporté la *Croix-Bleue*, et qu'on aimerait partager avec vous.

38 : Le mal du pays frappe fort

Publié le 28 Avril 2009 par MarIe in Genèse

Après quelques semaines de "lune de miel" au cours desquelles Rip s'est mué en instituteur pour inculquer quelques notions de lecture et d'écriture à ceux qui n'avaient jamais eu l'occasion de s'asseoir sur les bancs d'école, les premiers soucis sont apparus.

Lentement, Wata a perdu son enthousiasme. Régulièrement, il s'est mit à passer une partie de ses nuits sur le balcon, à regarder les étoiles. Ses nombreuses balades solitaires en forêt se sont faites plus longues, alors que son désintérêt pour le quotidien de l'équipe est devenu manifeste.

Seul, la spontanéité d'Abel, ses gros calins et son rire heureux ont réussi pour un temps à lui faire aller de l'avant. Jusqu'à ce que l'équipe décide de rester à la Croix-Bleue pendant les vacances scolaires d'automne. Cette résolution, prise à la majorité des voix, a eu pour conséquence de couper l'appétit du jeune Creek.

Voyant cela, Davy s'est sérieusement inquiété pour la santé de son frère de sang. Poussé par les autres, que le manque d'entrain du garçon préoccupait, il a alors organisé une randonnée dans la région, pour tenter de faire parler Wata et savoir ce qui lui arrivait.

Mais au matin de la promenade, un accès de faiblesse l'a empêché de sortir de son lit. Aussitôt, Louise a pris les choses en mains. Résolument, elle a ordonné à tous les hommes de quitter la chambre, pour laisser MarIe en tête à tête avec le malade.

Munie d'un plateau et de l'ordre de ne pas le laisser tranquille tant qu'il n'aurait pas au moins terminé son bol de lait, l'adolescente a joué à l'infirmière de façon assez convaincante pour amener son patient à se confier.

Il a alors expliqué en s'excusant, combien son siècle lui manquait, à quel point il rêvait de retrouver sa forêt natale, ses coutumes, le gibier qu'il chassait...

Wata voulait rentrer chez lui. Et à la surprise de ceux du XXe siècle, Jim a affirmé qu'il comprenait ce besoin impérieux, qu'il ressentait la même nostalgie de son monde, de ses rudesses, de ses coutumes... Rip, puis Davy, Diégo et enfin Harry se sont joints au Marshall. Et même Louise y est allée de sa demande de retourner au ranch.

Refusant de laisser leurs amis tomber malade, les hommes ont alors décidé
de se séparer, à l'unanimité plus une voix, (Abel ayant imité Louise en levant la main lors du vote). Malgré le déchirement que cela représentait, que la pensée d'avoir un contrôle personnel sur la frontière temporelle n'a que peu réussi à atténuer, le retour de ceux du ranch a été planifé.

D'un commun accord, mais avec un chagrin immense, il a été décidé de laisser Abel à la Croix-Bleue, afin de lui offrir le meilleur avenir possible.

Ainsi, le 6 octobre 1980, Steve et Jeff ont pris les commandes de l'avion pour emmener chez eux : Tom, Louise, Jim, Rip, Diégo, Harry, Davy et un Wata revigoré. Après des adieux déchirants, et la promesse de fêter Noël ensemble à la Vallée du Recul, l'appareil s'est envolé et l'équipe est rentrée tristement dans la maison devenue trop vaste.
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