Durant 5 semaines, la vie à la Croix-Bleue s'est écoulée en douceur, dans le bonheur des gazouillis d'Abel, qui semblait ne pas avoir souffert le moins du monde de
l'acte horrible dont il avait été victime.
A part MarIe, obligée de retourner à l'école après ces vacances extraordinaires, tout le monde s'est retroussé les manches pour faire de ce chalet de vacances un petit cocon douillet, décoré de
façon disparate mais accueillante.
Tout au long de ce trop court mois, la vigilence a été de mise pour s'assurer qu'aucun membre du Clan de l'Aigle n'avait suivi l'équipe. Mais fort heureusement, la sécurité a semblé totale. Assez
du moins pour permettre à Oscar et Jim, -élus tacitement comme les "anciens" de l'assemblée-, d'envisager un retour à la Vallée, où leur fonction les appelait.
Malgré la peine commune à tous, au moment où il a été question de se séparer à nouveau de MarIe, la date du départ a été fixée sans protestation.
Une fois les meubles recouverts de draps, les fenêtre fermées, les lits défaits, et les valises chargées dans le car, Oscar a réuni une dernière fois tout le monde dans le salon. Après avoir
assuré que l'éloignement ne changerait rien au statut de l'adolescente, qui resterait à jamais membre de l'équipe à part entière, Jim a distribué à tous un écrin numéroté, contenant une montre
digitale, dont l'écran pouvait faire office de claculatrice.
En fait, comme Oscar a expliqué avec moult détails, cet appareil hautement technologique n'était pas qu'une simple montre. Il s'agissait en fait de radio-transmetteurs miniaturisées, permettant
de communiquer entre elles, individuellement ou collégialement.
Seuls, Oscar et MarIe ont eu droit à un gadget supplémentaire, destiné à surveiller le seuil fatidique des 15 minutes d'invisibilité, après lequel Sam risquait de disparaître à jamais.
Malgré ce présent inattendu, et cette possibilité de rester en contact à tous moments depuis le même siècle (les ondes ne pouvant traverser la barrière temporelle), c'est en larmes que MarIe a
regardé s'en aller ses amis et cet enfant qu'elle aurait tant voulu être le sien, avant de retourner à l'intérieur de sa maison, pour attendre ses parents...