Ne pouvant rien faire de plus pour ses nouveaux amis, une fois Ibrahim installé confortablement dans un lit, MarIe a dû se résoudre à retourner chez elle, pour ne
pas inquiéter ses parents. La mort dans l'âme, elle a pris congé des garçons, en leur promettant de ne parler de leur rencontre à personne.
C'est une fois le soleil couché, après avoir avalé avec appétit un rôti préparé par Davy, que les adolescents ont pris le temps de réfléchir à leur situation.
Celle-ci n'était pas glorieuse. Le danger immédiat était écarté, et les mercenaires ne représenteraient plus aucune menace, tant que personne ne les payait. D'un commun accord, ils ont
décidé de les libérer le lendemain, avant de quitter les lieux.
Mais le pire était qu'ils n'avaient aucune idée de la façon de prévenir leurs amis de leur présence dans cette vallée loin d'être touristique. Aucun des trois n'avait retenu le nom de l'hôtel, et
encore moins le numéro de téléphone auquel les hommes pouvaient être joints.
Ils se voyaient déjà condamnés à végéter dans la région, en attendant de trouver un moyen de rallier Washington, quand Yvan, à la recherche d'un mouchoir, a découvert un papier chiffonné au fond
de sa poche.
Il s'est alors souvenu que peu avant de partir pour la Suisse, il avait accompagné Oscar à son bureau, pour mettre à jour quelques dossiers de dernière minute. Le patron de l'OSI s'était absenté
quelques instants, il s'était vu obligé de faire le secrétaire, et de décrocher le téléphone. Avec sérieux, il avait pris note d'un message de Jeff, qui demandait à être rappelé au plus vite.
Soulagés, Yvan et Wata ont mis fin à la veillée, et sont allés retrouver leur ami, profondément enfoncé dans le pays des rêves, pendant que Davy se dévouait pour monter la garde.
Le lendemain, Ibrahim avait réussi à surmonter le traumatisme de son kidnapping, et c'est quatre garçons impatients que MarIe a retrouvé en fin de matinée, lorsqu'elle est arrivée, un panier de
victuaille dans les bras.
Spontanément, elle a proposé de les inviter chez elle, pour qu'ils puissent téléphoner tout à loisir, et qu'Ibrahim puisse finir de se remettre totalement. Elle savait que ses parents, modestes
agriculteurs au sens de l'hospitalité rare, ne verraient pas d'inconvénients à héberger ces jeunes *scouts* perdus, tant qu'ils ne s'intéressaient pas de trop près à leurs filles.
Tout en restant vigilants, et en montant une garde discrète, les garçons ont accepté avec reconnaissance ces petites vacances offertes généreusement. Mettant en commun leur maigre fortune, ils
ont atteint Jeff, qui a été très surpris d'entendre le récit de leur aventure, et qui leur a promis de contacter Oscar.