Bon, puisque Oscar est occupé ailleurs, je vais m'y coller...
Harry Barclay... enchanté.
En fait, mon nom de baptême est Heath, mais allez demander à un francophone de prononcer ce mot correctement ! Aussi, après avoir tout entendu, du plus mélodieux au plus horripilant, j'ai préféré
jeter l'éponge, et me choisir quelque chose de plus accessible...
Qu'est-ce que ?...
Ah oui, je vois, vous êtes surpris... C'est vrai que je ressemble à Steve. Vous n'êtes pas le premier à le faire remarquer. Il fut un temps où ça nous amusait de tromper les gens en nous
habillant et en nous coiffant pareil... En fait, il n'y avait que les étrangers à la famille qui tombaient dans le panneau. Nos traits sont les mêmes, mais nous sommes tellement différents de
caractère que nos proches ne nous confondent jamais.
Ce n'est pas ce que vous attendez ? Vous voulez savoir d'où je tombe ? Franchement, ça vous intéresse ?
Alors allons-y. Par où commencer ? Peut-être par vous apprendre que je suis du siècle passé. Non, pas le XXème, mais le XIXème... un peu avant même pour être précis. C'est pour ça que sans avoir
jamais vérifié, il n'est pas impossible que mon *grand frère* soit en fait un de mes descendants... quoi que, sage et vieux garçon comme je suis, je commence à désespérer d'être un jour
appelé papa...
Mais cela est une autre histoire. Parlons plutôt de mon passé, puisque c'est le but de cette catégorie.
Bon, puisqu'il faut être honnête, je vais vous avouer que je n'ai pas participé au concours de l'enfance la plus heureuse. C'est peut-être pour cette raison que je traîne mon air
mélancolique quand il n'y a personne pour raconter des blague, et que j'ai de la peine à me montrer en position de faiblesse, d'avouer que j'ai besoin de quelque chose.
Les insultes du genre *Bâtard*, *Corniaud* et autres m'ont souvent servi de prénom. Ben oui, ma mère est tombée amoureuse d'un type qu'elle avait recueilli blessé. Comme il était amnésique, ils
ont pu avoir des *sentiments* en toute innocence. Ca s'est gâté le jour où il a retrouvé la mémoire, et qu'il s'est souvenu qu'il avait femme et enfants à Stokton, et qu'il était l'un des
éleveurs les plus importants de la vallée... Il s'en est allé avant même de savoir que ma mère était enceinte...
Enfin bref, je suis venu gacher les dernières années de sa vie. Non, il faut pas dire, j'ai pas manqué d'amour de la part de maman, mais ça n'a pas duré longtemps, puisqu'elle est morte trop
vite, en m'apprenant le nom de mon père : Tom Barclay.
Si vous êtes d'accord, je vais passer sur ce qui s'est passé jusqu'à ce que j'atterrisse au ranch Barclay. Comme Tom était aussi décédé, j'ai commencé par me faire embaucher comme
cow boy, le temps de me familiariser avec ma *famille*. Et il a bien fallu qu'un jour, je prenne mon courage à deux mains pour me faire connaître.
La réaction a été au-delà de mes espérances. L'aîné, Jarod, a bien accepté la chose... tout comme les jumeaux, Audrey et Eugène. Par contre, Nick, le second, a eu de la peine. On s'est affronté
longtemps, jusqu'à ce que Victoria, la femme de mon père, intervienne et m'accueille comme un membre de la famille à part entière. Cette femme est un ange. C'est ce qui s'appelle une
maîtresse-femme, qui ne s'en laisse pas compter, mais sa générosité et son intelligence sont incomparables... Grâce à elle, et à sa patience, Nick et moi on est devenus copains. C'est un
type bien, mon demi-frère. Soupe au lait et d'un caractère de cochon comme tous bon Irlandais qui se respecte, mais il a un sens de la justice et du dévouement rare...
Mais je m'égare...
J'ai vécu et travaillé au ranch Barclay quelques années jusqu'à ce que Steve débarque un jour, et que le quiproquo dû à notre ressemblance tisse des liens entre nous deux. Et de fil en aiguille,
de rencontres en lutte contre un ennemi commun, j'ai suivi l'équipe.
Et me voilà aujourd'hui en train de raconter ma vie à des inconnus... J'espère que j'ai répondu à quelques unes de vos questions, et que vous vous souvenez m'avoir croisé une fois ou l'autre...
Si ce n'est pas le cas, et que ça arrive un de ces jours, n'hésitez pas à m'aborder... Quoi que, comme je vis toujours au ranch que possède l'équipe dans la vallée, je doute que l'on ait
l'occasion de se saluer, mais sait-on jamais ?
Allez, je vous laisse. Et cette fois, c'est vraiment Oscar qui va prendre ma place... A toi mon vieux, tu verras que c'est pas si facile...