Steve Austin

Bonjour,

Quel honneur d'être le premier à devoir se présenter ! Et tout cela parce que j'ai eu l'insigne chance d'être, comment dire... celui par lequel tout est arrivé.

J'imagine que beaucoup me connaissent :  *Steve Austin, astronaute, un homme tout juste vivant...* etc etc etc.

Eh oui, j'ai eu été astronaute ! J'ai même marché sur la lune, il y a bien des vies de ça. Non, ne me laissez pas me lancer dans la description de ce que j'ai ressenti là-haut. C'est indicible, et merveilleux. C'est un moment totalement magique, dont personne ne peut sortir indemne. On ne redevient jamais le même, après avoir assisté à un coucher de Terre !

Tous mes collègues ont éprouvé la même peine à retrouver une vie normale après cette expérience. Nous avons tous essayé divers moyens d'éprouver les mêmes sensations. Certains y sont arrivé, ont recouvré leur équilibre... D'autres se sont laissé entraîner dans des paradis artificiels... Moi, j'avais réussi à imiter, bien qu'imparfaitement, l'ivresse de l'espace en devenant pilote d'essai...

Oh, ma carrière n'a pas été bien longue. Les risques du métier... Un accident tout bête, un prototype qui s'écrase, et le pilote qui est entre la vie et la mort... littéralement ramassé à la petite cuillière...

Le diagnostique à mon réveil a été dur à avaler. Pour un pilote comme moi, perdre son oeil gauche, son bras droit et ses deux jambes est encore plus terrible que de perdre la vie. J'ai dailleurs essayé de me "débrancher", mais sans succès, manifestement !

Enfin bref. J'avais la chance d'être *quelqu'un*. Un homme jeune en pleine possession de ses capacités physiques et mentales avant l'accident, et assez en bouillie pour intéresser les scientifiques du Pentagone. Je n'était pas encore amputé qu'un ponte du gouvernement proposait à mon médecin (ce bon vieux Rudy Wells) de faire de moi le premier homme bionique.

Tout le monde connaît la suite. A peine rafistolé, j'ai dû mettre mes *capacités* au service du gouvernement. Sous les ordres d'Oscar Goldman, directeur de l'OSI (Office of Scientific Intelligence), je me suis découvert une disposition pour le métier d'espion, et un plaisir certain à mener à bien des missions dangereuses.

Enfin bref. Tout cela pour dire que c'est grâce à ce boulot que je suis arrivé à la Croix-Bleue. C'est assez étrange, si on y pense, de songer que celui qui avait sauté au-dessus d'une région en pleine guerre civile, qui avait échappé aux Moudjahidine afghans, se retrouve simple prof de maths-physique à l'école secondaire d'une petite ville de province.

Et ce qui est le plus étonnant, c'est que le séducteur que j'étais est toujours célibataire, et que j'apprécie de plus en plus les soirées passées au coin du feu, à refaire le monde avec les autres, et jouer avec les gosses...et pour couronner le tout, je dois avouer qu'il n'y a pas un seul instant où j'ai regretté d'avoir accepté de tout quitter pour vivre ici. La qualité de vie dans ce coin perdu est incomparable...

Car ce que j'ai redécouvert dans ce coin de pays, c'est le bonheur inestimable d'être seulement un homme. Un être humain normal. A Washington, je n'étais plus Steve Austin. J'étais au mieux un prototype, un cyborg, un objet précieux sur lequel tout le monde veillait, mais surtout pas un homme... Même pour Oscar, mon prix était un paramètre auquel il accordait de l'importance, plus que ma propre existence... Et c'est une sensation que je ne souhaite à personne, même pas à notre pire ennemi, et pourtant, on peut dire qu'on en a des gratinés...

Alors voilà, je me suis présenté. J'espère que ça vous convient. Oh, peut-être que vous souhaiteriez avoir ma carte d'identité ? Aaah... un photo ... Attendez, je crois que j'en ai une par là...

 




Nom : Austin
Prénom : Steve
Date de Naissance : 23 avril 1955
Taille : 185 cm
Couleur des cheveux : châtains clairs
Couleur des yeux : bleu





Je croyais que j'en avais une où je portais la moustache, mais je ne sais plus où je l'ai mise... elle viendra peut-être plus tard. Ah oui, la voilà... J'avais quand même une sacré allure de ce temps-là... Non ?



Enfin bref. Là, franchement, je ne sais plus trop quoi ajouter. Si je me lance dans mon bulletin de santé, j'en aurai pour des plombes, alors on va en rester là. Je laisserai le soin à mon cher oncle par alliance Rudy, de parler de mes bobos de vieillesse s'il le juge utile... Eh oui, ça commence, même les robots rouillent...

Allez, je rigole.

Maintenant, je vais laisser ma place à Oscar... ou à Harry. Merci de m'avoir écouté.