Comme tous ceux qui y ont été un peu trop souvent et pour des trucs importants, je me tiens le plus éloigné possible des hôpitaux. Mais quand c'est mon beau-père qui attend de la visite, c'est une bonne raison pour faire un effort.
Je vais être honnête, il a fallu vraiment prendre sur moi pour ne pas partir en courant il y a 15 jours. Ce n'était tellement pas Marcel cet homme dans le lit des soins intensifs, qui croyait dur comme fer à son histoire de menuiserie à côté de sa chambre... C'est simple, j'ai été soulagé quand il nous a renvoyés par son :
*Je pense qu'on s'est dit tout ce qu'on avait à se dire. Il doit y avoir d'autres visites qui veulent me voir... Au suivant*.
D'ordinaire j'aurais été vexé à mort par cette façon de nous mettre à la porte. Mais ce 10 février, je l'aurais embrassé !
Notez bien qu'il a recommencé le mercredi suivant... Il allait mieux et était sorti des soins intensifs, c'est pourquoi il a mis un peu plus de formes... Mais il a demandé qu'on le laisse dormir avant la fin des visites...
Pardon, je suis mauvaise langue. C'était tout ce qu'il y a de plus légitime. Après une semaine au soins intensifs, il avait perdu toutes ses forces. Et rien que faire deux fois les couloirs de la journée, ça l'avait vidé...
Mais au moins il n'avait plus d'hallucinations...
Et maintenant depuis jeudi il est en *réadaptation*, et chaque jour ça va un peu mieux. Au point qu'il parle de rentrer à la maison en début de semaine. Pour ça, on a un peu de peine à y croire, surtout qu'il a toujours besoin d'un déambulateur, et que ce sera vraiment galère pour aller dans sa chambre (les deux marches qui y mènent sont non seulement plus hautes que la normale, mais en plus le passage est étroit, entre le meuble à chaussures et le potager)... et son lit est trop bas pour qu'il se relève tout seul...
Mais bon, c'est de la musique d'avenir. Pour l'instant il vadrouille dans sa chambre, et est tout content d'avoir de la visite pour aller à la cafétéria... et ne réclame même pas sa pipe.
Oui, c'était chouette la visite de cet après-midi. Même s'il est encore faible, c'est redevenu notre Marcel. Au point que la prochaine fois, on va y aller avec un jeu de cartes.
C'est presque pour me réconcilier avec l'odeur de désinfectant et les sonnettes pendues à la potence !