Le moment est venu de nous débarrasser de nos valises. (Suzanne)

Il y a longtemps que l'on y pensait. Après chaque aller-retour entre Washington et ici, la question revenait sur le tapis. 

Il est vrai que pour des octogénaires, un voyage aussi long même en première classe, est des plus pénibles. La récupération physique n'est pas en cause, même s'il est évident que nous avons besoin tant Rudy que moi, d'une bonne semaine pour se remettre du décalage horaire.

Non, le plus difficile est de s'éloigner de la famille. C'est qu'on les aime ces petits ! D'Oscar à ces petits anges bien au chaud dans le ventre de leur maman, ils nous apportent tant de joie et de bonheur ! 

Et c'est pour ne perdre aucun de ces moments en leur compagnie, parce que les conversations quasi-quotidiennes via l'ordinateur ne suffisent plus, que nous allons rester ici.

Nous avons mis en location notre appartement de Washington, la maison du Colorado est à disposition du successeur de Rudy (un charmant Dr. Wang qui viendra se présenter au début de l'automne), jusqu'à ce que notre petite Yasmine aille terminer ses études au centre.

Et maintenant que nos bibelots les plus précieux affectivements sont arrivés en bon état après un long voyage en paquebot, il ne nous reste plus qu'à ranger nos innombrables valises au fond de la cave, et à nous trouver un médecin compétent pour prendre en charge notre hypertension et autres petits bobos incontournables de notre grand âge.

Quelle belle fin de vie nous allons avoir, entourés et choyés par tous ces enfants, et bénis par l'arrivée de ces arrières-petits-enfants déjà si présents dans nos coeurs et nos conversations avant même leur naissance !