Famille Davy : Margaret *Polly* Crockett : 25.XI.1812 / 1989

Madame Wiley Flowers depuis le 22 mars 1830, je préfère. Si ça ne vous dérange pas bien sûr.

J'ai tout de même attendu près de 6 ans pour qu'enfin mon Wiley daigne s'apercevoir de ma présence, alors, j'y tiens. Et encore plus depuis que notre petite Mary Elvira est venue combler notre foyer le 18 mars 1831 / 2008 !

Enfin bref, reprenons par le début, lorsque cette petite fille emplissait son estomac et son bol de baies des bois... Qu'elle était jeune et insouciante à cette époque ! La princesse des hommes du ranch, qui ne savaient que faire pour lui faire plaisir.

Je ne sais pas si c'est parce que je ressemble beaucoup à ma pauvre mère... ou parce qu'elle était morte alors que j'avais à peine 2 an 1/2, ou simplement parce que j'étais la première fille de l'équipe, mais j'ai eu la chance d'avoir 5 papas plutôt qu'un !

Et il y a eu Elisabeth. C'est la seule maman que j'aie vraiment connue. C'est vraiment une femme formidable. Il fallait le faire, débarquer comme ça avec ses 2 petits gosses, et prendre en main la bonne marche d'une maison et de trois enfants qui n 'étaient pas les siens... 5 gamins entre 8 ans et 18 mois... dont deux bébé (appelées toutes deux Margaret en plus, bonjour l'originalité !). Quel courage il lui a fallu !

Sincèrement, nous avons eu de la chance que papa épouse cette femme. Elle nous a tout de suite considérés comme ses enfants, et on n'a jamais eu à se plaindre d'une quelconque différence faite entre *ceux de papa*, *ceux de maman* et *les leurs*. Maintenant que j'ai moi aussi une petite fille, je ne sais pas si je serais capable de tout mettre dans le même panier, pour parler vulgairement. En tous cas, ce n'est pas dans notre famille que Mr.Perrault a trouvé l'inspiration pour son conte de Cendrillon !

Ainsi, j'ai grandi heureuse auprès de tous ces frères et soeurs, amoureuse de mon papa comme toutes les petites filles, jusqu'à ce que la famille Flowers arrive dans le coin. Le jour où Wiley est venu vers Roberto pour faire réparer l'essieu de son chariot, j'ai su qu'il serait mon mari.

Il avait 17 ans... J'en avais 12... Il était sale, ses pantalons étaient noirs de graisse, sa chemise carrolée avait un accroc... Mais je l'ai trouvé magnifique. Ses mains étaient si vigoureuses... déjà des mains d'homme alors qu'il gardait dans ses grands yeux bleu un reste d'enfance...

J'ai lutté. J'en ai fait des pieds et des mains pour attirer son attention ! Pour qu'il cesse de me voir comme une petite fille. Elisabeth me disait de patienter, que le moment viendrait à son heure... Et c'est ce qui s'est passé. Je ne sais pas comment les choses ont changé. Un jour, Wiley est arrivé en habits du dimanche, et il m'a demandé si je voulais bien l'accompagner au mariage de son frère...

Et 6 mois plus tard, c'était à notre tour de convoler... et de partir nous établir à Kenton, Tn. La séparation d'avec ma famille proche et un peu plus éloignée, d'avec les amis, a été pénible. Mais Wiley venait de là-bas, et il avait réussi à racheter un coin de terre près de l'endroit où il vivait avant. Nous y avons une petite ferme, quelques volailles, un peu de maïs, trois vaches... et beaucoup d'amour à nous donner et à donner à notre petite Mary Elvira.

Il paraît que John et sa famille vont bientôt se rapprocher. Cela nous fait plaisir. Tous les autres sont si loin! Heureusement que papa passe de temps en temps quand il est dans la région ! Il nous permet de garder le contact... et grâce aux magies amenés par ceux de la Croix-Bleue, il nous amène des photos de tout le monde, et repart avec celles de nous. Mais cela ne fait rien, j'ai hâte de pouvoir présenter mon bébé à sa grand-mère, à ses oncles et tantes. Papa a promis de faire un jour le voyage avec Elisabeth.

En attendant, nous allons de l'avant, fiers de ce pays que nous contribuons à bâtir. Et puisque John a profité de l'article pour annoncer son départ, je vais faire de même, et demander à mon cher époux de se joindre à moi pour annoncer à tout le monde que Mary Elvira va bientôt avoir un petit frère, ou une petite soeur pour le printemps.

Avec toute notre affection, votre petite Polly !