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Par où commencer ?
Samedi soir, en rentrant au milieu de la nuit, c'est certainement du négatif qui aurait ouvert cet article. Mais depuis, j'ai eu deux jours de repos, et c'est avec impatience que j'attends demain pour ouvrir mon café à 7h00.
Alors avec ces 48 heures de recul, je peux dire que cette décision de recyclage était la bonne. C'est crevant, c'est certain. En commençant la journée à 7h00 pour la finir à 11h00, voire minuit, avec le trajet jusqu'à la maison en plus, ça ne laisse pas beaucoup de temps pour dormir tout ça. Il faudra que je trouve une chambre pour la sieste pendant les heures creuses de l'après-midi, quitte à fermer...
Ah, mais c'est vrai que personne n'a parlé de l'inauguration ! C'est vrai que j'aurais pu m'y mettre personnellement, si j'avais de quoi surfer au bistrot...
Donc, l'ouverture officielle du café *Aux 30 glorieuses* a eu lieu le mardi 24 janvier 2012, à 17h00. Oui, je sais, ça s'est fait avec 15 jours de retard sur le planning, mais c'est toujours comme ça quand on ne sait pas trop à quoi on s'engage !
Mais il fallait bien tout ce temps pour donner au client l'impression qu'il franchit une porte temporelle en passant la porte. Et ma foi, ça le fait... du moins il y a beaucoup de compliments à ce sujet dans le livre d'or !
Ce mardi était vraiment une journée d'enfer ! On a cru que jamais on arriverait à tout préparer pour l'heure H. Et pourtant, mes serveuses (Yas, Jessy et Becca qui pour l'occasion avait reçu l'autorisation de confier Anaïs à sa grand-mère) étaient fin prêtes, magnifiques avec leur chemisier blanc, jupette noire et tablier de dentelle.
Le tout premier à entrer a été Jules, ce qui nous a fait vraiment très plaisir... Il a eu l'air surpris, mais il a dit que ça lui rappelait sa propre installation... Puis, ça a été les vieux habitués, venus voir si on n'avait pas dénaturé le lieu. Ca doit leur avoir plu, puisqu'ils ont retrouvé leurs marques.
A la sortie des bureaux, c'est les curieux, puis les pique-assiettes qui sont arrivés. Et une bande de jeunes menés par Rémi, est venue en repérage, pour voir si ça pourrait lui servir de nouveau quartier général... Un ou deux drogués pensaient trouver un abri, mais ils sont vite repartis...
Bonjour la solidarité : l'un après l'autre, c'est toute la famille qui a débarqué pour mettre un peu d'ambiance, et donner un coup de main au moment du rangement...
Oui, cette journée était à marquer d'une pierre blanche. La caisse a explosé, les réserves se sont vidées, et tout le monde est reparti de bonne humeur.
Et ça a continué le lendemain, et les jours qui ont suivi. J'ai de tout comme clientèle, plus ou moins les mêmes chaque jour : les premiers arrivent autour de 7h30-8h00, avant l'ouverture des magasins... puis c'est les travailleurs qui viennent prendre leur pause... avant les dames qui se retrouvent pour un café après leurs courses... A midi, c'est une dizaine de personnes qui vient prendre le menu du jour... C'est après que les clients se font rares, juste trois retraités qui viennent disputer leur partie de carte, jusqu'à 16h30, et la sortie du boulot des premiers ouvriers. Là, les apéros ça y va jusqu'à 22h00-23h00 !...
Sincèrement, y'a du boulot pour un tenancier tout seul. Mais c'est génial. J'apprends plein de choses intéressantes, je tape le carton avec Jules et ses copains, j'entends plein de vieux tubes, et je fais assez de caisse pour payer ma location et mes frais généraux... Que demander de plus ? Peut-être l'embauche de quelqu'un pour faire l'ouverture du matin...
On verra ça à Pâques, après quelques semaines de rôdage.