Il y avait longtemps que j'avais envie d'emmener Karim à la physio. Nos petites séances quotidiennes au ranch me manquaient... c'était un moment tellement privilégié entre nous.
Mais voilà, depuis les vacances notre petit bonhomme a grandi. Il est entré de pleins pieds dans la période *angoisse du 8e mois*. Tous ceux qui ont eu des enfants savent de quoi je parle. De ce moment pénible où un bébé pleure dès qu'il est séparé de sa mère. Anaïs y a passé, il n'y avait pas de raison pour que son cousin y échappe
Et comme pour qu'elle soit efficace, il vaut mieux que la physio se passe dans le calme et la détente, on a préféré attendre que la crise soit passée... et que j'aie à nouveau un jour de congé...
Ce qui s'est passé aujourd'hui !
Comme toujours le petit bonhomme a été adorable, et surtout admirable !
Avant les vacances, la physio pour lui c'était du passif. Nina faisait surtout des manipulations et des stimulations. Karim n'avait rien à faire, sinon à se laisser dorlotter et triturer en prodiguant des sourires à tout le monde, et en truçant sa lolette.
Mais il n'a plus 4 mois. Désormais, il doit participer. Et il le fait du mieux qu'il peut... même si c'est pénible pour lui. Bien sûr, d'après Alicia, toutes les séances ne se passent pas aussi bien que celle d'aujourd'hui. Certaines fois, il est fatigué, ou n'a simplement pas envie de faire des efforts, et l'heure se passe dans les pleurs et les cris. Mais cet après-midi, il a donné tout ce qu'il avait.
Je mets au défi n'importe qui de travailler autant que Karim ! Pendant ce qui doit lui paraître des heures s'évertuer à attraper un collier que Nina pousse toujours plus loin pour le forcer à avancer à *4 pattes* (en fait il s'occupe des bras, mais elle le soutient sous le ventre et le chatouille dans le pli de l'aine pour lui faire avancer les jambes l'une après l'autre)... Garder son équilibre assis en agitant un jouet devant lui... Répéter encore et encore les mêmes mouvements pour lui faire comprendre comment s'asseoir tout seul...
C'est en le récupérant, vanné, affamé et assoiffé que je me suis rendu compte à quel point c'était dur pour lui, et combien il était courageux et volontaire ! Et Nina mérite aussi une médaille, pour tout ce qu'elle obtient de ce petit bout sans qu'il ait l'impression d'être poussé, tout en jouant...
Oui, c'était une expérience bien enrichissante, et je me réjoui de recommencer dès que possible !