Eh oui, c'est moi : Roberto, 166 cm / 72 kg, et les plus beaux yeux bleus que MarIe ait jamais vus. ( Pour ça, je ne sais pas s'il faut la croire, vu qu'une maman, c'est jamais objectif).
Enfin bref... Qu'ajouter d'autre à part ce physique typiquement mexicain ? Tout a déjà été dit il me semble.
Pour ceux que ça intéresse, je n'ai absolument aucun souvenir de mon arrivée dans l'équipe . Faut pas rêver, j'avais à peine 1an1/2. Pas plus que je ne me souviens d'avoir été gardé par la mère Sanchez... Et il faut dire que ça ne m'intéresse pas. A quoi ça sert de ressasser le passé ? L'important, c'est que j'ai été élevé à la Croix-Bleue, et que c'est grâce à ça si j'ai grandi heureux, entouré et chouchouté comme personne.
En fait, pas vraiment comme personne. Abel a reçu le même traitement.
Mon frère... Quelle paire on faisait quand même : lui il parlait, et moi je cognais.
Ça a toujours été comme ça. Abel était la relation publique de notre duo, mais quand ça suffisait pas, quand les crétins de l'école lui faisaient trop de misères, je prenais le relais, et je tapais dans le tas... J'ai cru que ça allait m'attirer des ennuis, quand Oscar a été convoqué par le maître. Mais non, au lieu de m'enguirlander, il a demandé à Terry de m'apprendre à boxer dans les règles de l'art.
Enfin bref, maintenant, je sais user des poings et esquiver, même si je n'ai jamais mis les pieds sur un ring. Et c'est bien utile, à la fin des soirées au saloon !
Ouais, ouais... a part ces récrés mouvementées, j'ai rien à regretter d'avoir grandi dans ce milieu. Même si je n'étais pas une flèche à l'école, j'y ai quand même apris bien plus que n'importe quel notable de la Vallée.
Parce que depuis bientôt 10 ans, je suis de retour chez moi. Tout le monde croit que c'est à cause de la façon dont Tom et Louise sont morts, sans que personne du XXe ait rien pu faire, mais ce n'était pas seulement pour ça.
Wata a connu la même chose : au bout d'un moment, j'ai plus supporté la vie à la Croix-Bleue. J'étais nerveux, j'en voulais à tout le monde, je faisais connerie sur connerie, alors que dès que j'arrivais au ranch, je passais des nuits entières sans me réveiller une seule fois, et j'avais pas besoin de m'abrutir avec n'importe quoi pour être bien... Merci Rudy, d'avoir compris ce que personne n'avait envie de voir, d'avoir réalisé que mon organisme n'était pas fait pour ce siècle, que la frontière perturbait mon horloge biologique qui loin de s'habituer aux dérèglements, les avait accumulés jusqu'au point de rupture.
Je remercierai jamais assez Rudy d'avoir su convaincre les hommes de l'importance de me laisser rentrer, et surtout d'avoir réussi à me motiver pour travailler assez pour réussir mon apprentissage de maréchal-ferrant.
Et depuis, je suis un peu le forgeron du village. Les mecs viennent de loin pour confier leur chevaux, et même me demander des pièces de métal travaillées. J'adore ça, et j'adore travailler au ranch, rassembler le bétail, débourrer des chevaux sauvages, et prêter main forte aux hommes.
Si j'ai parfois l'ennui d'Abel, de nos autres frères et soeurs, et des autres ? Bien sûr qu'en partant, j'ai laissé un peu de moi, et que je donnerais bien des choses pour une bonne douche chaude interminable ! Evidemment que parfois, j'aimerais enfourcher la moto, et faire du 200 km/h sur l'autoroute ! Mais ça dure jamais bien longtemps.
Et ce qui concerne ma vie amoureuse ? Ben... franchement ce n'est pas que je n'en aie pas, mais il n'y a jamais rien eu de bien sérieux. J'adore Daniel, et je trouve Caroline géniale, mais pour le moment, ma devise serait plutôt "vivre libre ou mourir". Et que ceux qui y voient une relation avec ce que MarIe représente pour moi ben... qu'ils s'adressent à Rudy !
Sur ce, y'a Rip qui a besoin de bras forts pour déplacer le bassin, alors bonne fin de journée...