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Bienvenue à la Croix-Bleue !

Sur le petit écran, nous étions des héros sans peur et sans reproches, des aventuriers dotés d'aptitudes extraordinaires... C'était cela l'important pour le public, la raison pour laquelle il nous admirait. Mais hors des projecteurs, nous étions simplement des hommes... avec nos fêlures, notre besoin d'une une vie *normale*, notre envie de fonder une famille. Tout -et plus encore- ce que nous a apporté la *Croix-Bleue*, et qu'on aimerait partager avec vous.

MarIe

Publié le 3 Février 2009 par MarIe in *famille*

Oui, mon chéri. Tu as raison, moi aussi de temps en temps je pense à ce que je serais devenue s'il avait plu ce 12 août 1979... ou si mes parents avaient planifié une *course des foins* pour récompenser leurs quatre filles de l'aide apportée durant les vacances... bref, si je n'avais pas accepté (à contre-coeur) d'aller à la Plature compter les génisses.

Pardon, il y en a qui demandent où me mènent ces réflexions ? Je ne sais pas si c'est bien raisonnable... Oh, et après tout, pourquoi pas ? Tant que ça ne reste que des conjectures, et que tout le monde est bien au clair dans le fait que tout cela n'a aucune valeur, étant donné que le paramètre *Ibrahim* est isolé.

Est-ce que j'aurais exercé un métier ? Certainement que j'aurais eu un diplome, oui. Mes parents n'étaient pas du genre à lancer leurs filles dans la vie sans un bon métier en poche. Comme depuis mon plus jeune âge, je ne démordais pas dans l'idée de devenir nurse, je ne vois pas de raison de ne pas y arriver.

Après, je pense que je serais aller travailler dans une famille. C'était mon plus grand rêve : devenir une Mary Poppins dans une grande maison, et devenir amie avec la cuisinière et la femme de chambre. Cela aurait pu compromettre ma vie privée, mais je suis confiante, je pense que j'aurais fini par me marier. Peut-être pas à 18 ans, bien sûr, mais pourquoi pas à 25, c'est un âge idéal, non ?

Mon mari ? Il y a longtemps que je ne regarde plus les hommes... Le dernier avant Ibrahim, c'était Séba, un camarade d'école primaire. Mais connaissant l'opinion du monsieur en question pour ma personne, je doute que ça ait donné quelque chose entre nous. Non. Je me verrais bien avec Turco, le collègue de Terry. Il a ce petit *quelque chose* qui touche ma corde sensible. De ce que je sais de lui, je crois qu'il aurait pu être le mari parfait pour moi...

Si j'aurais eu des enfants ? Evidemment. Quand nous étions jeunes, Marianne et moi jouions à prédire ce genre de chose en laissant pendre un anneau au bout d'une chaînette au-dessus de notre main. Et à chaque fois, l'anneau oscillait deux fois en rond, et une fois d'avant en arrière, ce qui se traduisait par deux filles et un garçon. Quels prénom j'aurais choisi ? Ceux que j'aurais voulu mettre à mes enfants, mais qui ne plaisaient pas à mon cher et tendre époux : Edith, Nadine et Thierry. Ce n'est pas beau tout ça ? Au moins, on aurait su leur sexe...


Enfin bref, tout cela n'était que pure conjecture.

Le fait est que les hommes m'ont accueillie auprès d'eux, et que depuis le 16 juin 1984, l'homme de ma vie m'a donné son nom. De notre amour, trois enfants sont nés : Grégoire, Rémi et Yasmine, qui  sont venus agrandir notre famille, et partager les jeux d'Abel et Roberto, leurs grands frères.

Chaque jour, je remercie mes parents d'avoir accepté de me laisser incorporer l'équipe. Maintenant que je suis mère, je suis consciente du sacrifice qu'ils ont fait. Mais ils l'ont fait parce qu'Oscar leur a dressé la liste de tout ce que je pourrais connaître en leur compagnie, les voyages, les expériences, les choses que je n'aurais jamais eu l'occasion de voir en restant en famille. Et il faut dire aussi que leur ferme est à porter de vue, et qu'il ne se passe pas une semaine (à part lors des vacances) sans que mes parents ne viennent dire bonjour, ou que nous passions les saluer.

Mais le plus important, dans cette existence, est que j'ai le privilège de vivre en compagnie d'hommes exceptionnels. D'êtres humains merveilleux. De par mon statut de -presque- seule femme des lieux, j'ai le grand bonheur de pouvoir partager leurs soucis, de recueillir leurs confidences, de leur remonter le moral... tout cela sous le regard patient et conciliant de mon Ibrahim...

Et ce rôle est le plus gratifiant qui puisse exister. A tel point que c'est une prérogative que je ne laisse à personne... ce qui explique ma jalouise maladive lorsqu'une autre demoiselle franchit la porte au bras d'un des hommes. Inconsciemment, et involontairement, j'ai bien peur d'en avoir fait fuir quelques unes. Mais aucun ne m'en a jamais voulu. Il faut croire qu'ils pensent que ce n'était pas la bonne, si un accueil glacial les rebute. Ou alors, ils sont vraiment trop indulgents et beaucoup trop bons !

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